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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/95

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dant 1565. sa minorité. Il cherchait à prouver qu’à cette époque, les grands et les dépositaires du pouvoir avaient dilapidé le trésor public, les terres et les fiefs de la couronne, ne songeant qu’à s’enrichir sans s’occuper du sort de la patrie, et que, toujours animés du même esprit, ils suivaient le cours de leurs criminelles intrigues. Il prétendait que les voïévodes refusaient de défendre les chrétiens, s’éloignaient du service, abandonnant la Russie aux dévastations des Tatars, des Polonais et des Allemands ; « et lorsque, ajoutait-il, prenant l’équité pour guide, je témoigne mon ressentiment à ces fonctionnaires indignes, le métropolitain et le clergé prennent la défense des coupables, pour nous déplaire et nous importuner : en conséquence, ne voulant plus supporter vos perfidies, le cœur cruellement ulcéré, nous avons abandonné le gouvernement de l’État et sommes parti pour suivre le chemin que nous indiquera la Providence. » Les secrétaires Mikhaïlof et Vassilief lurent à haute voix, devant le peuple assemblé, une autre lettre adressée aux marchands et aux bourgeois. Le tzar y donnait aux bons Moscovites l’assurance de sa bienveillance, et terminait en disant que son mécontentement et sa colère n’avaient pas le peuple pour objet.