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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/99

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1565. temps, ils avaient été l’unique cause de l’effusion du sang et des guerres civiles en Russie, toujours ennemis des légitimes successeurs de Monomaque ; enfin, leur adressant une accusation nouvelle, il prétendit qu’ils avaient voulu le faire périr, lui, son épouse et son fils…. Les boyards gardaient un profond silence. « Mais, ajouta-t-il, par égard pour mon père, le métropolitain Athanase, par considération pour vous, vénérables intercesseurs, archevêques et évêques, je veux bien consentir à reprendre mon sceptre, sous des conditions que je vous ferai connaître. » Ces conditions étaient que Jean serait entièrement libre de châtier les traîtres, par la disgrâce, par la mort, par la confiscation de leurs biens, sans avoir à supporter ni représentations, ni importunités de la part du clergé. Dans ce peu de mots, Jean venait de prononcer la sentence d’un grand nombre de ces mêmes boyards qui se trouvaient en sa présence ; toutefois aucun d’eux ne semblait songer à sa vie, absorbés qu’ils étaient par le désir de rendre le souverain à l’État ; à travers des larmes de joie et des bénédictions on entendait les seigneurs et le clergé vanter l’excessive bonté de Jean, bien que par cette décision il enlevât aux ecclésiastiques le droit antique et sacré d’inter-