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Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/135

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― L’Esprit d’un enfant peut ainsi être plus avancé que celui de son père ?

« Cela est très fréquent ; ne le voyez-vous pas souvent vous-mêmes sur la terre ? »

198. L’enfant qui meurt en bas âge n’ayant pu faire de mal, son Esprit appartient-il aux degrés supérieurs ?

« S’il n’a point fait de mal, il n’a pas fait de bien, et Dieu ne l’affranchit pas des épreuves qu’il doit subir. S’il est pur, ce n’est pas parce qu’il était enfant, mais parce qu’il était plus avancé. »

199. Pourquoi la vie est-elle souvent interrompue dès l’enfance ?

« La durée de la vie de l’enfant peut être pour l’Esprit qui est incarné en lui le complément d’une existence interrompue avant le terme voulu, et sa mort est souvent une épreuve ou une expiation pour les parents. »

― Que devient l’Esprit d’un enfant qui meurt en bas âge ?

« Il recommence une nouvelle existence. »

Si l’homme n’avait qu’une seule existence, et si après cette existence son sort futur était fixé pour l’éternité, quel serait le mérite de la moitié de l’espèce humaine qui meurt en bas âge, pour jouir sans efforts du bonheur éternel, et de quel droit serait-elle affranchie des conditions souvent si dures imposées à l’autre moitié ? Un tel ordre de choses ne saurait être selon la justice de Dieu. Par la réincarnation, l’égalité est pour tous ; l’avenir appartient à tous sans exception et sans faveur pour aucun ; ceux qui arrivent les derniers ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. L’homme doit avoir le mérite de ses actes, comme il en a la responsabilité.

Il n’est d’ailleurs pas rationnel de considérer l’enfance comme un état normal d’innocence. Ne voit-on pas des enfants doués des plus mauvais instincts à un âge où l’éducation n’a point encore pu exercer son influence ? N’en voit-on pas qui semblent apporter en naissant l’astuce, la fausseté, la perfidie, l’instinct même du