Aller au contenu

Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/166

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

254. Les Esprits éprouvent-ils la fatigue et le besoin du repos ?

« Ils ne peuvent ressentir la fatigue telle que vous l’entendez, et par conséquent ils n’ont pas besoin de votre repos corporel, puisqu’ils n’ont pas des organes dont les forces doivent être réparées ; mais l’Esprit se repose en ce sens qu’il n’est pas dans une activité constante ; il n’agit pas d’une manière matérielle ; son action est tout intellectuelle et son repos tout moral ; c’est-à-dire qu’il y a des moments où sa pensée cesse d’être aussi active et ne se porte pas sur un objet déterminé ; c’est un véritable repos, mais qui n’est pas comparable à celui du corps. L’espèce de fatigue que peuvent éprouver les Esprits est en raison de leur infériorité ; car plus ils sont élevés, moins le repos leur est nécessaire. »

255. Lorsqu’un Esprit dit qu’il souffre, quelle nature de souffrance éprouve-t-il ?

« Angoisses morales qui le torturent plus douloureusement que les souffrances physiques. »

256. D’où vient alors que des Esprits se sont plaints de souffrir du froid ou de la chaleur ?

« Souvenir de ce qu’ils avaient enduré pendant la vie, aussi pénible quelquefois que la réalité ; c’est souvent une comparaison par laquelle, faute de mieux, ils expriment leur situation. Lorsqu’ils se souviennent de leur corps, ils éprouvent une sorte d’impression, comme lorsqu’on quitte un manteau, et qu’on croit encore le porter quelque temps après. »


Essai théorique sur la sensation chez les Esprits.

257. Le corps est l’instrument de la douleur ; c’est sinon la cause première, au moins la cause immédiate. L’âme a