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Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/311

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comme dans beaucoup d’autres ; mais, comme la plupart de ses idées intuitives, l’homme l’a dénaturé. »

La métempsycose serait vraie si l’on entendait par ce mot la progression de l’âme d’un état inférieur à un état supérieur où elle acquerrait des développements qui transformeraient sa nature ; mais elle est fausse dans le sens de transmigration directe de l’animal dans l’homme et réciproquement, ce qui impliquerait l’idée d’une rétrogradation ou de fusion ; or cette fusion ne pouvant avoir lieu entre les êtres corporels des deux espèces, c’est un indice qu’elles sont à des degrés non assimilables, et qu’il doit en être de même des Esprits qui les animent. Si le même Esprit pouvait les animer alternativement, il s’ensuivrait une identité de nature qui se traduirait par la possibilité de la reproduction matérielle. La réincarnation enseignée par les Esprits est fondée au contraire sur la marche ascendante de la nature et sur la progression de l’homme dans sa propre espèce, ce qui ne lui ôte rien de sa dignité. Ce qui le rabaisse, c’est le mauvais usage qu’il fait des facultés que Dieu lui a données pour son avancement. Quoi qu’il en soit, l’ancienneté et l’universalité de la doctrine de la métempsycose, et les hommes éminents qui l’ont professée prouvent que le principe de la réincarnation a ses racines dans la nature même ; ce sont donc bien plutôt des arguments en sa faveur qu’ils ne lui sont contraires.