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Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/321

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l’homme est plus coupable à mesure qu’il sait mieux ce qu’il fait. »

Les circonstances donnent au bien et au mal une gravité relative. L’homme commet souvent des fautes qui, pour être la suite de la position où l’a placé la société, n’en sont pas moins répréhensibles ; mais la responsabilité est en raison des moyens qu’il a de comprendre le bien et le mal. C’est ainsi que l’homme éclairé qui commet une simple injustice est plus coupable aux yeux de Dieu que le sauvage ignorant qui s’abandonne à ses instincts.

638. Le mal semble quelquefois être une conséquence de la force des choses. Telle est, par exemple, dans certains cas, la nécessité de destruction, même sur son semblable. Peut-on dire alors qu’il y ait prévarication à la loi de Dieu ?

« Ce n’en est pas moins le mal, quoique nécessaire ; mais cette nécessité disparaît à mesure que l’âme s’épure en passant d’une existence à l’autre ; et alors l’homme n’en est que plus coupable lorsqu’il le commet, parce qu’il le comprend mieux. »

639. Le mal que l’on commet n’est-il pas souvent le résultat de la position que nous ont faite les autres hommes ; et dans ce cas, quels sont les plus coupables ?

« Le mal retombe sur celui qui en est cause. Ainsi, l’homme qui est conduit au mal par la position qui lui est faite par ses semblables est moins coupable que ceux qui en sont cause ; car chacun portera la peine, non seulement du mal qu’il aura fait, mais de celui qu’il aura provoqué. »

640. Celui qui ne fait pas le mal, mais qui profite du mal fait par un autre, est-il coupable au même degré ?

« C’est comme s’il le commettait ; en profiter c’est y participer. Peut-être aurait-il reculé devant l’action ; mais si, la trouvant toute faite, il en use, c’est donc qu’il l’ap-