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Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/360

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général a plus de souci de ses soldats que de leurs habits. »

― Mais les victimes de ces fléaux n’en sont pas moins des victimes ?

« Si l’on considérait la vie pour ce qu’elle est, et combien elle est peu de chose par rapport à l’infini, on y attacherait moins d’importance. Ces victimes trouveront dans une autre existence une large compensation à leurs souffrances si elles savent les supporter sans murmure. »

Que la mort arrive par un fléau ou par une cause ordinaire, il n’en faut pas moins mourir quand l’heure du départ a sonné ; la seule différence est qu’il en part un plus grand nombre à la fois.

Si nous pouvions nous élever par la pensée de manière à dominer l’humanité et à l’embrasser tout entière, ces fléaux si terribles ne nous paraîtraient plus que des orages passagers dans la destinée du monde.

739. Les fléaux destructeurs ont-ils une utilité au point de vue physique, malgré les maux qu’ils occasionnent ?

« Oui, ils changent quelquefois l’état d’une contrée ; mais le bien qui en résulte n’est souvent ressenti que par les générations futures. »

740. Les fléaux ne seraient-ils pas également pour l’homme des épreuves morales qui le mettent aux prises avec les plus dures nécessités ?

« Les fléaux sont des épreuves qui fournissent à l’homme l’occasion d’exercer son intelligence, de montrer sa patience et sa résignation à la volonté de Dieu, et le mettent à même de déployer ses sentiments d’abnégation, de désintéressement et d’amour du prochain, s’il n’est pas dominé par l’égoïsme. »

741. Est-il donné à l’homme de conjurer les fléaux dont il est affligé ?

« Oui, d’une partie ; mais pas comme on l’entend géné-