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Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/406

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faire que des événements qui devraient avoir lieu ne soient pas, et réciproquement ?

« Il le peut, si cette déviation apparente peut entrer dans la vie qu’il a choisie. Puis, pour faire le bien, comme ce doit être, et comme c’est le seul but de la vie, il peut empêcher le mal, surtout celui qui pourrait contribuer à un mal plus grand. »

861. L’homme qui commet un meurtre sait-il, en choisissant son existence, qu’il deviendra assassin ?

« Non ; il sait que, choisissant une vie de lutte, il y a chance pour lui de tuer un de ses semblables, mais il ignore s’il le fera, car il y a presque toujours en lui délibération avant de commettre le crime ; or, celui qui délibère sur une chose est toujours libre de la faire ou de ne pas la faire. Si l’Esprit savait d’avance que, comme homme, il doit commettre un meurtre, c’est qu’il y serait prédestiné. Sachez donc qu’il n’y a personne de prédestiné au crime, et que tout crime ou tout acte quelconque est toujours le fait de la volonté et du libre arbitre.

Au reste, vous confondez toujours deux choses bien distinctes : les événements matériels de la vie et les actes de la vie morale. S’il y a fatalité quelquefois, c’est dans ces événements matériels dont la cause est en dehors de vous et qui sont indépendants de votre volonté. Quant aux actes de la vie morale, ils émanent toujours de l’homme même, qui a toujours, par conséquent, la liberté du choix ; pour ces actes il n’y a donc jamais fatalité. »

862. Il y a des personnes auxquelles rien ne réussit, et qu’un mauvais génie semble poursuivre dans toutes leurs entreprises ; n’est-ce pas là ce qu’on peut appeler la fatalité ?

« C’est bien de la fatalité, si tu veux l’appeler ainsi,