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Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/469

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la croyance au feu éternel remonte à la plus haute antiquité, et les peuples modernes en ont hérité des peuples anciens ; c’est pourquoi aussi, dans son langage figuré, il dit : le feu des passions ; brûler d’amour, de jalousie, etc.

975. Les Esprits inférieurs comprennent-ils le bonheur du juste ?

« Oui, et c’est ce qui fait leur supplice ; car ils comprennent qu’ils en sont privés par leur faute : c’est pourquoi l’Esprit, dégagé de la matière, aspire après une nouvelle existence corporelle, parce que chaque existence peut abréger la durée de ce supplice, si elle est bien employée. C’est alors qu’il fait choix des épreuves par lesquelles il pourra expier ses fautes ; car, sachez-le bien, l’Esprit souffre de tout le mal qu’il a fait ou dont il a été la cause volontaire, de tout le bien qu’il aurait pu faire et qu’il n’a pas fait et de tout le mal qui résulte du bien qu’il n’a pas fait.

L’Esprit errant n’a plus de voile ; il est comme sorti du brouillard et voit ce qui l’éloigne du bonheur ; alors il souffre davantage, car il comprend combien il a été coupable. Pour lui il n’y a plus d’illusion : il voit la réalité des choses. »|90}}

L’Esprit à l’état errant embrasse d’un côté toutes ses existences passées, de l’autre il voit l’avenir promis et comprend ce qui lui manque pour l’atteindre. Tel un voyageur parvenu au faîte d’une montagne, voit la route parcourue et celle qui lui reste à parcourir pour arriver à son but.

976. La vue des Esprits qui souffrent n’est-elle pas pour les bons une cause d’affliction, et alors que devient leur bonheur si ce bonheur est troublé ?

« Ce n’est point une affliction, puisqu’ils savent que le mal aura une fin ; ils aident les autres à s’améliorer et