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Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/510

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ses jours, car la science spirite apprend que, par le suicide, on perd toujours ce qu’on voulait gagner. La certitude d’un avenir qu’il dépend de nous de rendre heureux, la possibilité d’établir des rapports avec des êtres qui nous sont chers, offrent au spirite une suprême consolation ; son horizon grandit jusqu’à l’infini par le spectacle incessant qu’il a de la vie d’outre-tombe, dont il peut sonder les mystérieuses profondeurs. Le troisième effet est d’exciter à l’indulgence pour les défauts d’autrui ; mais, il faut bien le dire, le principe égoïste et tout ce qui en découle sont ce qu’il y a de plus tenace en l’homme et, par conséquent, de plus difficile à déraciner ; on fait volontiers des sacrifices, pourvu qu’ils ne coûtent rien, et surtout ne privent de rien ; l’argent a encore pour le plus grand nombre un irrésistible attrait, et bien peu comprennent le mot superflu, quand il s’agit de leur personne ; aussi, l’abnégation de la personnalité est-elle le signe du progrès le plus éminent.


VIII

Les Esprits, disent certaines personnes, nous enseignent-ils une morale nouvelle, quelque chose de supérieur à ce qu’a dit le Christ ? Si cette morale n’est autre que celle de l’Évangile, à quoi bon le spiritisme ? Ce raisonnement ressemble singulièrement à celui du calife Omar parlant de la bibliothèque d’Alexandrie : « Si elle ne contient, disait-il, que ce qu’il y a dans le Koran, elle est inutile, donc il faut la brûler ; si elle renferme autre chose, elle est mauvaise, donc il faut encore la brûler. » Non, le spiritisme ne renferme pas une morale différente de celle de Jésus ; mais nous demanderons à notre tour