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Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/512

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vert les milliers de mondes que nous ne soupçonnions pas davantage, les communications spirites nous révèlent le monde invisible qui nous entoure, nous coudoie sans cesse, et prend à notre insu part à tout ce que nous faisons. Quelque temps encore, et l’existence de ce monde, qui est celui qui nous attend, sera aussi incontestable que celle du monde microscopique et des globes perdus dans l’espace. N’est-ce donc rien que de nous avoir fait connaître tout un monde ; de nous avoir initiés aux mystères de la vie d’outre-tombe ? Il est vrai que ces découvertes, si l’on peut y donner ce nom, contrarient quelque peu certaines idées reçues ; mais est-ce que toutes les grandes découvertes scientifiques n’ont pas également modifié, bouleversé même les idées les plus accréditées, et n’a-t-il pas fallu que notre amour-propre se courbât devant l’évidence ? Il en sera de même à l’égard du spiritisme et, avant peu, il aura droit de cité parmi les connaissances humaines.

Les communications avec les êtres d’outre-tombe ont eu pour résultat de nous faire comprendre la vie future, de nous la faire voir, de nous initier aux peines et aux jouissances qui nous y attendent selon nos mérites, et par cela même de ramener au spiritualisme ceux qui ne voyaient en nous que de la matière, qu’une machine organisée ; aussi avons-nous eu raison de dire que le spiritisme a tué le matérialisme par les faits. N’eût-il produit que ce résultat, l’ordre social lui en devrait de la reconnaissance ; mais il fait plus : il montre les inévitables effets du mal et, par conséquent, la nécessité du bien. Le nombre de ceux qu’il a ramenés à des sentiments meilleurs, dont il a neutralisé les tendances mauvaises et détourné du mal, est plus grand qu’on ne croit, et s’augmente tous les jours ; c’est que pour eux l’avenir n’est plus dans le vague ; ce n’est plus une simple espérance, c’est une vérité que