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Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T2.djvu/339

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CHAPITRE XII


Voyage en Suisse. — « Le Contrebandier ». — Vie à « l’Hôtel de France ». — Nohant en 1837. — « Journal de Piffoël. » — Quelques lettres inédites de Liszt. — Influence mutuelle de Liszt et de George Sand l’un sur l’autre. — « Les Sept Cordes de la Lyre. »


Le procès à peine terminé, George Sand revint à Nohant et y passa un mois avec ses enfants. À la fin d’août, elle put enfin partir pour la Suisse, où elle était attendue depuis plus d’un an par Liszt et Mme d’Agoult. Dans sa Lettre à Herbert (Charles Didier), — la dixième des Lettres d’un voyageur, — elle raconte comment elle a traversé Autun, Châlons, Lyon, Nantua, et décrit la surprise de ses amis de Genève en la voyant tomber au milieu d’eux avec sa blouse bleue et ses bottes crottées.

— Messieurs, où descendez-vous ?

C’est le postillon qui parle. — Réponse :

— Chez M. Liszt.

— Où loge-t-il, ce monsieur-là ?

J’allais précisément vous adresser la même question.

— Qu’est-ce qu’il fait ? Quel est son état ?

— Artiste.

— Vétérinaire ?

— Est-ce que tu es malade, animal ?

— C’est un marchand de violons, dit un passant, je vais vous conduire chez lui.