Aller au contenu

Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T2.djvu/61

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vant », c’est-à-dire en 1837, George Sand elle-même s’expliquait parfaitement pourquoi Fontainebleau et Venise vivaient inséparablement en son âme. C’est le souvenir des jours les plus doux et les plus sombres de son amour pour Musset qui en faisait le lien… Bien plus tard encore, en 1872, George Sand consacra de nouveau à la forêt de Fontainebleau quelques pages éloquentes ; c’était une réponse à l’appel adressé aux savants et aux artistes sur la nécessité de conserver intacte cette forêt historique dont le Gouvernement voulait vendre une partie. George Sand éleva aussi la voix contre l’aliénation de cette propriété nationale ; et cela tant au point de vue utilitaire (à cause du dommage qui résulte de la destruction des forêts si peu nombreuses en France) qu’au point de vue esthétique, pour ne pas priver le peuple, et surtout les enfants, d’un de ces coins de « nature » que l’on fait disparaître de plus en plus et que l’on relègue toujours plus loin des endroits habités ; cependant c’est la seule source de poésie, d’observation, de contemplation pour bien des enfants des villes, c’est un élément indispensable à leur éducation[1].

La plupart des biographes et des critiques racontent avec beaucoup de détails le voyage à Fontainebleau, en se basant sur ce que l’on trouve dans Elle et Lui, Lui et Elle et dans la Confession. Nous ne les imiterons pas. Bien plus, nous ne pouvons partager complètement l’opinion de Mme Arvède Barine, qui prend ici pour guide une lettre postérieure de George Sand à Mme d’Agoult, lettre écrite à propos de la publication de la Confession d’un enfant du siècle, et dans laquelle George Sand dit que c’est avec émotion qu’elle a lu « cette peinture vraie et détaillée d’une

  1. Cette lettre imprimée d’abord dans le Temps, fait partie du volume Impressions et Souvenirs des Œuvres complètes, où elle porte le n° XX.