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Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/146

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bruit : mais elles frappent l’oreille, sans toucher le cœur.

Ce qu’ils disent, est tres-bien dit ; mais rien ne fait impression dans l’ame, si vous ne parlez.

Ils donnent la lettre : mais vous l’expliquez. Ils proposent des Mystéres : mais vous les développez.

Ils enseignent ce qu’il faut faire : mais vous aidez à l’accomplir.

Ils montrent la voye qu’il faut suivre : mais vous donnez des forces pour y marcher.

On entend leurs instructions : mais vos lumieres seules penetrent le cœur.

Ils arrosent l’arbre ; mais la fécondité vient de vous.

Ils prêchent vos veritez : mais vous les imprimez dans l’esprit de leurs auditeurs.

Que ce ne soit donc point Moïse qui me parle, que ce soit vous, ô éternelle verité : de peur qu’étant averti au dehors, & point touché au dedans, je ne meure sans avoir fait aucun bien.

Que je ne sois point condamné pour avoir oüi vôtre parole, & ne l’avoir pas gardée, pour l’avoir connuë, & ne l’avoir pas aimée, pour y avoir crû, & n’y avoir pas obéi !

Parlez, Seigneur, voici vôtre serviteur qui écoute. Parlez je vous en conjure : car vos paroles donnent la vie éternelle.