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Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/245

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que quand on desire passionnément quelque chose, on met tout en œuvre pour l’obtenir, & qu’aussi-tôt qu’on l’a obtenuë, on commence à s’en dégoûter.

L’amour naturellement est volage & inconstant, & il ne fait que passer d’un objet à l’autre, sans jamais pouvoir s’arrêter à rien.

Il n’y a donc pas peu de mérite à se mortifier jusques dans les moindres choses.

L’abnégation de soi-même est la mesure du progrès dans la vertu.

Un homme parfaitement mortifié, est tranquille, & exempt de toute crainte.

Mais l’ancien serpent, cet ennemi de tout bien, ne cesse de le tenter ; il lui tend des piéges par tout, pour le surprendre, s’il n’est sur ses gardes.

Veillez & priez, dit le Sauveur, de peur que vous n’entriez en tentation.


CHAPITRE XL.
Que l’homme de foi n’a rien de bon, & qu’il ne peut se glorifier de rien.
Le Disciple.

Seigneur, qu’est-ce que l’homme, que vous daignez vous ressouvenir de lui & qu’est-ce que le fils de l’homme, que vous voulez bien le visiter ?

Qu’a pû faire l’homme pour mériter vôtre grace ?

Si vous m’abandonnez, ô mon