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Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/258

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glement, lors même qu’il semble le plus droit & le plus sincere.

O que vous aviez raison de nous avertir qu’il faut compter peu sur la bonne foi des hommes ; qu’il faut nous défier de nos domestiques, comme de nos ennemis[1], & ne pas croire des imposteurs qui nous viendront dire : Le Christ est ici, ou, il est là[2].

J’ai enfin ouvert les yeux, après qu’on m’a mille fois trompé : heureux si par mes égaremens je puis me rendre désormais plus sage, & plus circonspect !

Quelqu’un me dit à l’oreille : gardez-vous bien de divulguer ce que je vous dis ; & cependant lorsque je crois la chose secrecte, il est le premier à en parler : il ne peut garder le silence qu’il m’a tant recommandé ; il me trahit, & il se trahit lui-même ; puis il me quitte & ne paroît plus.

Ne permettez pas, Seigneur, que je rencontre de ces gens sans jugement & sans retenuë, ni que j’imite leur mauvais exemple.

Apprenez-moi à ne rien dire que de vrai, & éloignez de ma bouche tout ce qui ressent la duplicité & le mensonge.

Je dois éviter soigneusement ce qui dans un autre me paroît blâmable.

  1. Mich. 7. 6.
  2. Matt. 10. 36. ; Matt. 24. 23.