est un feu qu’on ne peut éteindre.
Que désormais donc les hommes sensuels, qui ne cherchent que leur plaisir, n’osent plus parler de l’état, & des differens dégrez de la gloire des Bienheureux ; qu’ils n’ayent plus la témerité de leur en donner, ou de leur en ôter selon qu’il leur plait, & non comme il plaît à la Vérité incréée.
Il y a de l’ignorance en plusieurs d’entre eux, sur tout en des gens grossiers, qui faute de lumiere, n’ont jamais bien sçû ce que c’est que d’aimer une personne d’un amour pur & parfaitement spirituel.
S’ils le portent à aimer quelqu’un, ce n’est que par un mouvement naturel ; & sur ce qu’ils voyent, sur ce qu’ils font ici-bas, ils jugent de ce qui se fait dans le Ciel.
Mais il y a bien à dire entre les fausses imaginations des gens imparfaits, & les vrayes idées de ceux qui sont éclairez d’enhaut.
Abstenez-vous donc, mon fils, de traiter de ces matiéres trop élevées & trop subtiles pour vous.
Ne pensez qu’à ce qui est de vôtre salut ; heureux si vous aviez seulement la derniere place dans le Royaume de Dieu !
Quand un homme pourroit sçavoir qui sont ceux qui ont le plus de mérite & le plus de gloire dans le