où coulent les eaux salutaires, & j’en tirerai du moins quelques goutes pour temperer un peu l’ardeur de ma soif.
J’avouë que je suis encore un homme terrestre, & qu’il s’en faut bien que je ne sois embrasé du divin amour, comme les Cherubins & les Seraphins le sont dans le Ciel, mais j’essayerai desormais d’acquerir la vraye devotion, je me mettrai en état de vous recevoir dignement, & j’espere enfin obtenir de vous quelque étincelle de ce feu, dont brûlent les Esprits celestes.
Suppléez par vôtre bonté à ce qui me manque, ô mon doux Jesus, ô le Saint des Saints, qui appellez tout le monde à vous, en disant : Venez à moi, venez vous tous qui êtes dans le travail & dans l’oppression, & je vous soulagerai[1].
Vous voyez, Seigneur, que je suis contraint de manger mon pain, à la sueur de mon visage, toûjours accablé de tristesse, chargé de pechez, combattu de tentations, tourmenté de passions violentes ; & il n’y a que vous qui soyez capable de me délivrer de tant de maux.
Je me remets donc entre vos mains, avec tout ce que j’ai, afin qu’il vous plaise me conserver, & me conduire sûrement au Ciel.
Faites-moi la grace de m’y rece-
- ↑ Matt. 1. 28.