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Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/57

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Ils ne perdoient point de temps ; & les heures qu’ils employoient à la priere, leur paroissoient courtes.

Ils étoient si enyvrez des saintes délices de la Contemplation, qu’ils ne pensoient point à la nourriture du corps.

Ils renonçoient à toutes les dignitez, à tous les honneurs, à tous les biens perissables ; ils oublioient leurs parens & leurs amis ; ils ne vouloient rien avoir de commun avec le monde ; à peine pouvoient-ils se résoudre de prendre les choses necessaires à la vie ; & quelque besoin qu’ils en eussent, ils gemissoient de se voir assujettis à cette necessité.

Ils étoient véritablement denuez des biens de la terre, mais riches en dons du Ciel ; necessiteux au dehors, mais au dedans pleins de graces & de consolations spirituelles ; éloignez du monde, mais unis à Dieu ; meprisables à leurs yeux & aux yeux des hommes, mais dignes de gloire & d’amour devant le Seigneur.

Toute leur vie se passoit dans les exercices d’une vraye humilité, d’une obéissance simple, d’une charité & d’une patience héroïque. Aussi faisoient-ils tous les jours de grands progrès dans la spiritualité, avec le secours des graces extraordinaires, dont le Ciel les favorisoit.

Dieu les a choisis pour servir d’e-