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Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/80

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ra plûtôt que vous ne pensez.

Il vaut mieux prendre vos seuretez, & vous faire de bonne heure un tresor de merites, que de fonder vos esperances sur la charité de vos amis.

Si maintenant vous n’avez pas soin de vous-même, qui en aura soin à l’avenir ?

Voici un tems fort précieux : un tems propre pour travailler à votre salut, un tems de grace & de reconciliation[1].

Mais que vous l’employez mal, ce tems qui vous est donné pour mériter la vie éternelle !

Il viendra un jour, auquel vous demanderez peut-être à nôtre Seigneur une heure pour vous convertir, & je ne sçai si vous pourrez en obtenir un moment.

Considerez, mon cher frere, qu’il vous est facile de vous sauver d’un grand peril, de vous délivrer d’une extrême inquiétude, si vous vous tenez sur vos gardes, & qu’à toute heure vous croyez mourir.

Tâchez maintenant de vivre si bien, qu’à l’article de la mort, vous ayez plus de sujet de joye, que de crainte.

Apprenez à mourir au monde afin qu’alors vous commenciez à vivre avec Jesus Christ.

Accoûtumez-vous à mépriser les

  1. 2. Corinth. 6. 2.