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émissaires sûrs et intelligents furent expédiés de différents points à Saint-Brieuc, où l’on savait, du reste, très exactement, et jour par jour, ce qui se passait.

Rolland, dit Justice, dont on connaissait le sang-froid, l’intelligence et l’intrépidité, redevint pour la circonstance marchand de bestiaux : il fut chargé de coordonner tous les renseignements et de prescrire la marche des colonnes dans l’intérieur de la ville. Les Chouans y ayant de nombreux amis et parents, il fut facile de connaître le nombre d’hommes de chacun des postes, les habitudes de ceux qui d’ordinaire les composaient, et, par suite, d’établir la force des détachements royalistes chargés de les surprendre et de parcourir la ville pour empêcher tout rassemblement. L’effusion du sang et tout combat devaient être évités.

Dans ce moment, Saint-Brieuc avait peu de troupes ; cependant, quelques détachements étaient logés dans la caserne et dans le couvent des Ursulines de Montbareil. La garde nationale, nombreuse et bien armée, avait voulu, par suite du faux sentiment de patriotisme dominant alors, occuper tous les postes.

Les forces royalistes appelées à concourir à cette expédition, dont l’importance a été quelque peu exagérée, se composaient, au plus, d’environ mille hommes choisis, fournis par les divisions Mercier, Le Gris