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9° Chardronet, Jacques, 40 ans, né à Port-Brieuc, décédé hier, à deux heures du matin[1].


Les personnes ci-dessus désignées furent toutes tuées entre deux et six heures du matin. Cet espace de temps comprend bien, à peu près, celui passé par les Chouans à Saint-Brieuc. Entrés vers une heure du matin, avec les consignes indiquées plus haut, consignes parfaitement exécutées, les actes de décès le prouvent, ils en sortirent vers six heures du matin.

Si l’on veut maintenant considérer les qualités des victimes, presque toutes étrangères au métier des armes, et les heures de leur décès, on restera bien convaincu que non-seulement la plupart des morts furent accidentelles, mais qu’il n’y eut aucune action sérieuse nulle part, ni, par suite, aucune des pertes de temps mentionnées dans les procès-verbaux reproduits trop complaisamment par les divers auteurs ayant raconté cette prise de Saint-Brieuc.

Que le lendemain on ait éprouvé une vive émotion ; que des personnes, par des déclarations retentissantes, aient voulu se mettre à l’abri de certains

  1. Les déclarations du 7 brumaire, c’est-à-dire du 29 octobre, sont : 1° Lorant, Mathurin, canonnier au 6e régiment d’artillerie, né à Port-Brieuc, décédé à deux heures du matin, à l’hospice ; — 2° Valin, Pierre, né à Fontenay (Vendée), maréchal-des-logis de gendarmerie, décédé hier, à deux heures du matin. — Ces deux militaires furent-ils blessés à l’attaque de Saint-Brieuc, ou le lendemain à Lorges ? Rien ne l’indique.