Page:Kerigant - Les Chouans - Épisodes des guerres de l’Ouest dans les Côtes-du-Nord, 1882.djvu/192

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testables à l’appui du fait dont j’ai été témoin et que je viens de rapporter. Ce ne fut, au reste, que bien plus tard que les documents suivants me tombèrent entre les mains.

» Le premier est une dépêche du général Rossignol au Comité de Salut Public :

« J’ai rencontré, écrit Rossignol à la date du 25 brumaire, an III (15 novembre 1794), quelques bandes de nos amis, qui font bien leur besogne ; ils tuent tout ce vieux levain de patriotes tièdes, que la guillotine n’a pas retranchés du sein de la République ; mais il faut y regarder à deux fois. Ces enragés-là ont été démasqués par les vrais brigands, et ils disent qu’il n’y a plus de sécurité pour eux. Les Chouans les attaquent ; ils les reconnaissent au parler et aux cheveux, qui n’ont pas encore pu pousser longuement. Je pense qu’on pourrait les utiliser ailleurs ; ils ont fait leur coup ici, ils ont fait abhorrer les brigands. Nous n’en demandions pas davantage : il y a fureur partout contre eux ! Les patriotes s’enthousiasment au récit des horreurs qu’ils commettent, et quand la nouvelle de quelque crime bien horrible nous arrive, je lâche les gardes nationales, qui ne font pas de quartier[1]. »

« Le second document » — c’est toujours Alexis Monteil qui parle, — « qui prouve d’une façon irréfragable

  1. Voilà un général bien digne des scélérats qu’il encourage et du Gouvernement de coquins auquel il obéit.