Page:Kerigant - Les Chouans - Épisodes des guerres de l’Ouest dans les Côtes-du-Nord, 1882.djvu/23

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En 1792, les populations rurales des environs de Moncontour et de Lamballe, surexcitées par les soulèvements des campagnes dans l’Ille-et-Vilaine, par les réquisitions de toutes sortes, les visites domiciliaires toujours accompagnées de rapines et de violences, la persécution dirigée contre un clergé auquel elles étaient attachées, se réunirent sur les landes de la commune de Meslin, entre Lamballe et Moncontour, au nombre de sept à huit mille hommes, et résolurent de s’opposer par la force aux exactions dont elles étaient victimes.

Mais, comme dans ces réunions, d’abord toutes populaires, il ne se trouvait personne en état de s’imposer par sa position sociale et sa capacité, l’assemblée prit la résolution de s’adresser à M. du Boishardy, résidant au manoir du Boishardy, dans la commune de Bréhand-Moncontour.

M. Amateur-Jérôme-Sylvestre Le Bras-des-Forges du Boishardy, ancien officier de marine, rentré dans ses foyers depuis que la Révolution avait bouleversé l’armée, en y semant l’indiscipline et la révolte, avait perdu ses parents et vivait très retiré.

Les futurs insurgés, si l’on peut appliquer cette qualification à des hommes défendant leurs croyances, leur honneur, leurs biens, leur liberté, c’est-à-dire, tout ce qui attache à l’existence, à la patrie, ne pouvaient faire un meilleur choix.