Page:Kerigant - Les Chouans - Épisodes des guerres de l’Ouest dans les Côtes-du-Nord, 1882.djvu/62

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c’est une des plus stupides et des plus sinistres chimères qu’il ait été donné à l’humanité de rêver[1] !

Cependant, malgré les motifs de haine et de défiance trop légitimes des royalistes, les chefs, mieux au courant de la situation et des événements que les masses, n’en persistèrent pas moins à penser qu’ils se trouvaient dans la nécessité absolue de choisir entre la paix ou une mort inutile.

M. Le Gris n’hésita pas à entrer en pourparlers avec le général Hoche[2].

Lorsque les bases de la pacification furent arrêtées, il réunit les chefs de divisions et de cantons, leur fit part des propositions formulées au nom de la République et leur fit connaître sa résolution de déposer les armes. Il ne croyait plus, leur dit-il, à la possibilité de résister, et ne voulait pas accepter la responsabilité des malheurs auxquels le pays devait nécessairement être exposé par la continuation d’une lutte inégale[3].

  1. L’assassinat des Sociétés, en tuant leurs chefs et leurs membres notables, sous prétexte de socialisme, de radicalisme ou de révolutionnarisme, est devenu dans ce temps scientifique une grande industrie, conduisant par la conspiration ceux qui s’y livrent à la fortune et aux honneurs : des procès récents en sont une nouvelle preuve.
  2. Sauf-conduit délivré à mon père par le général Hoche, entre mes mains.
  3. Muret, t. IV, page 460. — T. V, pacification de 1796.