Page:Kindt - Pour se damner.djvu/118

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Le lendemain, la chaleur était accablante, nous sortîmes seulement à la nuit ; mais mon ami ne put s’approcher de moi, la tante Hortense s’étant emparée de mon bras.

Pourtant, je parvins à l’éloigner, et sous prétexte que ma robe s’était accrochée à un buisson, je restai en arrière des autres promeneurs. Quand je levai les yeux, le capitaine était devant moi ; il était pâle et paraissait très ému.

— Marquise, me dit-il précipitamment, il faut que je vous parle ; vous savez bien que je vous adore ; ah ! si vous vouliez !

— Quoi donc ? m’écriai-je ingénument, aussi troublée que lui.

— Me recevoir cette nuit ? je sais où est votre chambre, nous causerons sans témoin, j’ai tant de choses à vous dire ?

Et comme j’allais me récrier avec indignation :

— Silence ! s’écria-t-il ; on vient, à cette nuit.