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Page:Kindt - Pour se damner.djvu/125

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de mystère ; le coupé du galant attend toute la nuit à la porte de la belle afin que nul n’en ignore ; on jette le nom de l’aimée à la risée des filles et des gommeux dans les soupers à la mode, et son portrait est accroché dans sa chambre à coucher, entre celui de la comédienne et celui de l’hétaïre — ce qui, la plupart du temps, signifie la même chose.


Et tout cela est cavalièrement brossé : la pauvre petite femme, qui rêvait les mots tendres lui chatouillant l’âme, est un peu interdite d’être menée ainsi tambour battant : « Mon ami, songez-y bien, c’est sérieux, je veux aimer pour la vie. » L’amoureux se tord : « Mais, mignonne, on n’aime pas pour la vie ; si je m’attachais, ce serait très certainement à vous, mais ces choses ne sont plus de notre temps ; je vous attraperais bien si je vous prenais au mot ; puis tout cela est ridicule. Bref, je vous donne vingt-quatre heures