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Page:Kindt - Pour se damner.djvu/137

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pitonné d’argent ; le boudoir était rempli de fleurs comme pour une fête : les camélias tapissaient les murs, les mimosas jonchaient le parquet, les lilas se mouraient dans les jardinières. Vêtue de dentelles, les cheveux à peine relevés par des roses blanches, la comtesse était étendue sur un lit de repos ; son effrayante pâleur fit tout d’abord reculer l’officier.

Mais il vint se mettre à ses pieds.

— N’ayez point peur de moi, dit-il avec un sourire, je vous aime tant, Louise !

Elle tressaillit violemment.

— Par pitié, Monsieur, fit-elle les mains jointes, attendez encore un peu ; je suis à votre merci, je le sais bien, mais quelques minutes encore… Répondez, répondez vite, le comte, mon mari ?

— Je lui ai moi-même ouvert la porte de la chambre où il était prisonnier ; dans quelques jours vous le reverrez.

Elle respira profondément.

Mais tout à coup, elle devint livide et se tordit dans une convulsion en poussant des cris étouffés.