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Page:Kindt - Pour se damner.djvu/152

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aussi, je ne veux pas vous perdre.

Ils descendirent tous deux dans la campagne dépouillée ; elle avait pris son bras, ils marchaient lentement, appuyés l’un sur l’autre, causant très bas ; puis ils disparurent dans le village ; un merle qui les avait vus passer les suivit de branche en branche, sifflant les jolis airs de son répertoire.


Le lendemain seulement, il sut que sa maîtresse était la marquise de Tancray, cette fameuse mondaine dont les journaux du high-life racontaient les toilettes élégantes et les mots spirituels. Fier de son bonheur, étourdi de la bonne fortune qui lui tombait du paradis, il se mit à adorer de toutes ses forces cette femme amoureuse, affolée de lui, qui affirmait ressentir une de ces passions qui prennent la vie.

Ce furent des rendez-vous extravagants, une volupté acre, des heures volées, les caresses qu’on mettait doubles pour s’enfuir au plus vite, des sanglots de se quitter,