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Page:Kindt - Pour se damner.djvu/162

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l’avait suivi à S… pour l’aider de ses conseils et de son expérience ; il voyait, avec de terribles froncements de sourcils, qu’Armand mordait médiocrement aux fruits rougeâtres de la carrière administrative.

On résolut de le marier, et il était si triste, si découragé, il se sentait si loin de sa Mimi, qu’il ne se récria pas trop lorsqu’on lui présenta sa future, une blonde filasse, assez maigre, qui arrêta complaisamment sur le jeune homme deux yeux ronds, candides et bêtes à la fois.

Cette jeune personne était flanquée de son père et de sa mère, provinciaux endurcis, ayant gagné une honnête fortune dans les savons ; ils crevaient d’orgueil à l’idée que leur fille s’appellerait Madame la Préfète quelque jour.

En attendant, Armand faisait sa cour, il avait pris son parti, les choses allaient leur train et le mariage fut fixé à quinzaine.


L’automne était arrivé ; le jeune homme, plein de mélancolie, se promenait sous les