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Page:Kindt - Pour se damner.djvu/27

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Alors je compris tout ! Dans l’hôtel voisin, devait se trouver aussi un bouton de cuivre faisant basculer une porte donnant dans la jolie cachette que je venais de découvrir ; je me rappelai avoir ouï parler de la douleur de ma grand’mère à la mort du voisin, tué à la chasse très jeune, et je m’expliquai l’armoire dont bonne maman seule avait la clef.

Je jetai un dernier coup d’œil sur ces meubles qui avaient dû être témoins de tant d’amour, de tant de baisers ; je traversai l’armoire aux confitures sans songer à mes abricots, et j’en refermai pieusement la porte en me jurant de ne plus en franchir le seuil.


Rentré dans la chambre de grand’mère, je tombai dans une rêverie profonde ; elle m’apparut belle, désirable, avec ses lèvres friandes et ses beaux yeux énamourés. Il me semblait que je l’aimais davantage, cette adorable marquise du dix-huitième siècle, qui allait à la messe