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Page:Kindt - Pour se damner.djvu/35

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poignard japonais qui formait panoplie avec d’autres armes et des cravaches, et d’un geste tragique, brandissant la lame affilée :

— Si vous avancez, je vous plonge ce poignard dans le cœur !

Mais il haussa les épaules avec un ricanement, et les lèvres sèches, les yeux enflammés, il se jeta sur elle, lui tordit les poignets, et fit tomber l’arme sur le parquet.

— Je n’aime pas, dit-il sourdement, les femmes qui jouent la comédie à la ville ; je ne veux pas qu’on se moque de moi, et je me venge quand on me chasse !

Et, à son tour, il éleva la main contre le mur ; mais au lieu d’un poignard ciselé, il se saisit d’une cravache et, avant qu’elle eût pu faire un geste, pousser un cri, il lui cingla par trois fois les épaules.

Sa peau de neige, ses bras de marbre se couvrirent de lignes bleuâtres dont le sang semblait prêt à jaillir.

Elle était tombée à genoux, tout près de lui ; mais, lorsqu’elle vit qu’il prenait son