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Page:Kindt - Pour se damner.djvu/46

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La marquise n’avait pas quitté la terre de son plein gré, la vie lui semblait bonne ; elle était très courtisée, on satisfaisait ses moindres caprices, et ce grand inconnu lui causait une insurmontable terreur.

Pour se distraire, elle réfléchissait, ce qui ne lui était jamais arrivé jusque-là.

— J’irai très certainement en Paradis, se disait-elle ; il n’y a que les petites gens pour tâter du Purgatoire ; ils seront trop heureux là-haut de recevoir une femme de mon rang ; ensuite, le père Vincent, qui m’a confessée ce matin, a dit au marquis que j’étais un ange et m’a donné l’absolution de tous mes péchés : Allons, allons, du courage !



Pourtant, elle était un peu tremblante, la pauvre âme, lorsque, dans son vol, elle arriva à la porte du Paradis.

Elle frappa timidement, et saint Pierre, le concierge, comme chacun sait, vint ou-