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Page:Kindt - Pour se damner.djvu/64

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mayonnaise de volaille et une salade de légumes seraient vues d’un bon œil.

Gaston s’était placé naturellement à côté de la princesse, et il avait pour elle toute sortes d’attentions galantes qu’elle recevait avec assez d’indifférence.

Cependant ses yeux troublants s’animaient un peu, et chaque fois que le jeune homme lui adressait la parole, elle le regardait, prise d’une attention singulière.

Elle parlait doucement, avec une voix d’harmonica un peu voilée ; elle hésitait, semblant chercher ses mots, et les laissait tomber tout pleins de nonchaloir.

Par moments des gestes brusques faisaient courir des frissons sur les fossettes de ses épaules, puis, se retournant tout à coup, elle plongeait ses yeux de velours dans ceux de son voisin, légèrement décontenancé par cette bizarrerie de manières.

Gaston avait de l’esprit, et du meilleur ; pourtant il restait embarrassé devant cette étrangère parlant admirablement le fran-