Aller au contenu

Page:Kindt - Pour se damner.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bouquet ; le diable avait emporté les pensées noires, lui qui d’ordinaire fait envoler les bonnes.

On revint à Paris, et ce furent d’autres surprises, des extases nouvelles ; les théâtres, les dîners dans les restaurants où grignottent les femmes à tapage, l’atelier encombré de curieux bibelots : les chimères à ventre énorme, les faïences d’un autre âge, les superbes tapisseries fanées, les toiles jetées pêle-mêle sur les vieux sièges de cuir, tout cela plongeait l’amoureuse fillette dans des ravissements qui avivaient sa passion et devaient la rendre éternelle ; l’amour fait son nid dans tous les coins du monde et sa litanie se trouve sur toutes les lèvres de vingt ans !

Et Lui ! comme il avait bien fait de ne pas se pendre dans le bois ! Il comprenait que l’âme est comme la nature ; elle ne meurt que pour ressusciter.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

C’était l’hiver ; il faisait chaud dans cet atelier tout capitonné d’art et d’ivresses ; au dehors, il neigeait et, par instants, de