Aller au contenu

Page:Kindt - Pour se damner.djvu/88

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

si terrible, que ceux qui ont encore le culte de l’idéal sont fort recherchés par les femmes d’esprit délicat.

Il aimait Jean Hérot, lui faisait parfois des remontrances amicales sur la façon dont il dépensait sa vie sans compter, cherchant les amours faciles, prêtant son cœur à ses modèles, qui ne le lui rendaient qu’après y avoir fait quelques égratignures du bout de leurs griffes de diablesse. Néanmoins, il lui pardonnait sa maîtresse du moment, la petite Eveline, une blondette pas bête, n’empêchant point le travail, et mettant, dans sa franchise, le petit ragoût d’une coquetterie inquiétante.

Paul s’ennuyait d’attendre ; il regardait avec indifférence cet atelier, assez semblable à tous les ateliers de peintres arrivés : vases japonais, armes d’un autre temps, chimères ventrues, tapisseries des Flandres, plats cloisonnés, tout cela n’était pas d’une extrême originalité, et il bâillait en tirant sa moustache.

Il voulut écrire un mot à l’artiste avant