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Page:Kinon - L’Âme des saisons, 1909.djvu/110

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L’AME DES SAISONS


Bonjour, rossignol des murailles.
Que penses-tu de ce ciel-là ?
On dirait des tas de lilas
Où de grands vers jaunes tressaillent…

Paix, les moineaux ! C’est un peu tôt
Faire la nique à la décence.
Pas de rixes, ou je commence
À siffler terriblement haut !

Zon ! de brusques zigzags d’abeilles
S’enfoncent dans l’horizon clair
Et rosissant comme la chair
Des bigarreaux et des groseilles.

L’air est tout thym et serpolet.
Volons. Cherchons un point propice
Pour voir l’aurore, et d’où l’on puisse
Lancer de grands coups de sifflet.

Va pour les aubépines blanches.
On siffle bien dans les parfums,
On happe des hannetons bruns
Et la rosée tombe des branches.