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Page:Kinon - L’Âme des saisons, 1909.djvu/114

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L’AME DES SAISONS


Je veux aimer d’amour Celle qui est venue.
O rossignols, chantez. Il me semble parfois
Que voilà cent-mille ans que je l’ai attendue…
O rossignols, chantez de vos plus folles voix !
Je veux aimer d’amour Celle qui est venue.

J’ai retrouvé enfin mon âme dans ses yeux.
Je me souviens ; l’Enfant fut toute pâle, à cause
Des mots trop inconnus et trop délicieux,
Et puis elle devint plus rose que la rose…
J’ai retrouvé enfin mon âme dans ses yeux.

Ma Bien-aimée est douce ainsi qu’un clair de lune.
Sa chevelure est comme un bois voluptueux.
Oh ! je veux, à deux mains serrant sa tête brune,
Boire jusqu’au matin la flamme de ses yeux !
Ma Bien-aimée est douce ainsi qu’un clair de lune.

Que n’es-tu près de moi, puisque tu es ma Sœur !
Que n’es-tu près de moi, puisque la nuit est belle,
Puisque fleurent les fleurs de l’ombre et que mon cœur
Ainsi qu’un rossignol voluptueux t’appelle !
Que n’es-tu près de moi, puisque tu es ma Sœur !