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Page:Kipling - Du cran.djvu/44

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peignées de broussaille, d’étroites vallées revêtues de pierre, des arêtes basses de pierre éclatée, et des touffes de brousse à tige cassante. Un vent irritant, divisé par de nombreux barrages de rochers, leur bourrait les oreilles de coups de poing et leur souffletait la joue à chaque tournant. Ils tombèrent sur un feu de camp abandonné, un peu de crottin frais, et une boîte à munitions vide brisée en éclats pour faire du feu, une vieille chaussure et un bandage usagé.

Quelques centaines de mètres plus loin sur la route un mauser en mauvais état avait été jeté dans un buisson. La lueur de son canon arracha les éclaireurs au versant de la montagne, et voici que la route, après avoir passé entre deux kopjes à cime plate, entrait dans une vallée de presque un demi-mille de large, s’élevait légèrement, et passé le nek d’une arête promettait au regard de s’étendre sur la plaine du nord, que balayait le vent.

« C’est le sauve-qui-peut, pour sûr, dit un cavalier. Voici leurs feux et leur litière et leurs fusils, et c’est là qu’ils filent. »

Il désigna par-dessus l’arête le nuage de poussière qui s’enflait sur un mille de longueur. Un