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Page:Kipling - Histoires comme ça pour les petits, trad Humières et Fabulet, 1903.djvu/101

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de renne de son sac à malice et se mit à raccommoder le harpon.

— Viens ici, dit Taffy. Sais-tu où reste ma M’man ? Et l’Étranger dit : Hum ! — étant, comme on sait, un Tewara.

— Tourte ! dit Taffy, en tapant du pied, car elle voyait un beau passage de carpes qui remontaient le courant juste au moment où son Papa ne pouvait pas se servir de son harpon.

— N’ennuie pas les grandes personnes, dit Tegumai, si occupé à son raccommodage qu’il ne se retourna même pas.

— C’est pas moi, dit Taffy. Je lui demande seulement de faire la chose que je veux qu’il fasse, et il ne veut pas comprendre.

— Alors ne m’ennuie pas, moi, dit Tegumai qui continuait à tirer et forcer les nerfs de renne, la bouche pleine de bouts et de morceaux.

L’Étranger — c’était un Tewara pur sang — s’assit sur l’herbe et Taffy lui montra du doigt ce que faisait son père. L’Étranger pensa : « Voici une enfant très surprenante. Elle tape du pied et me tire la langue. Ce doit être la fille de ce noble chef qui est si puissant qu’il ne veut pas faire attention à moi. » De sorte qu’il sourit plus poliment que jamais.

— Maintenant, dit Taffy, je veux que tu ailles