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Page:Kipling - Histoires comme ça pour les petits, trad Humières et Fabulet, 1903.djvu/197

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Et la Reine Balkis, la Sage Balkis du pays de Saba, mit sa main à ses lèvres pour cacher un sourire et dit :

— Je sais, petite sœur.

— Ils se fâchent, dit la femme du Papillon, en s’éventant très vite, à propos de rien ; mais il faut savoir les prendre, ô Reine ! Ils ne pensent pas la moitié de ce qu’ils disent. S’il plaît à mon mari de croire que je crois qu’il peut faire disparaître le palais de Suleiman-bin-Daoud en tapant du pied, cela m’est tout à fait égal. Il aura oublié demain.

— Petite sœur, dit Balkis, tu as bien raison ; mais la première fois qu’il commence à se vanter, prends-le au mot. Demande-lui de taper du pied et vois ce qui arrivera. Nous savons, nous autres, ce que c’est que les hommes, n’est-ce pas ? Il aura très honte.

Dare-dare se renvola la femme du Papillon pour aller joindre son mari et, cinq minutes plus tard, ils se disputaient pis que jamais.

— Rappelle-toi, dit le Papillon. Rappelle-toi ce que je peux faire, si je tape du pied.

— Je n’en crois pas un mot, dit la femme du Papillon. Je voudrais bien voir comment tu t’y prends. Pourquoi ne pas taper maintenant ?

— J’ai promis à Suleiman-bin-Daoud de ne pas le