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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/116

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Je me suis arrêté à cet exemple, parce qu’il me semble être le type des descriptions de paysages en littérature. Je ne comprenais pas à ce moment-là et je ne saisis encore pas aujourd’hui pourquoi le résumé du premier élève n’aurait pas été suffisant. Malgré tout le respect dû au poète quel qu’il ait été, on ne peut nier que cette forêt n’a été et n’aurait pu être autre chose qu’une forêt comme toutes les autres.

Je pourrais vous décrire la forêt Noire très longuement. Je pourrais traduire Hebel, le poète de la forêt Noire. Je pourrais écrire des pages sur ses gorges rocheuses et ses vallées riantes, ses pentes couvertes de sapins, ses cimes couronnées de roches, ses ruisseaux écumants (là où le Germain ordonné ne les a pas condamnés à couler respectablement dans des canalisations en bois ou dans des rigoles), sur ses villages blancs, ses hameaux isolés.

Mais un soupçon me poursuit : vous sauteriez tout ce passage. Et si vous étiez assez consciencieux ou assez faible pour le lire, je n’arriverais encore qu’à vous donner de ce pays, une idée qu’expriment beaucoup plus simplement ces paroles d’un guide sans prétention :

« Une contrée montagneuse et pittoresque, limitée au sud et à l’ouest par la vallée du Rhin, vers laquelle ses éperons s’abaissent rapidement. Son sol, au point de vue géologique, est formé pour la plus grande partie de grès jaspé et de granit ;