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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/170

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tout ceci le rendait incapable de nous guider utilement à travers les vestiges du moyen âge.

Chacun de nous reçut à l’hôtel une bouteille de son produit. Au début de notre conversation, nous en avions tous, paraît-il, demandé avec véhémence. Je ne peux personnellement ni louer ni condamner cette drogue. Une longue suite de déceptions antérieures m’a découragé, sans parler d’une odeur tenace de paraffine qui, si légère soit-elle, vous attire des remarques désobligeantes. Depuis, je n’essaie même plus d’échantillons.

Je donnai ma bouteille à George. Il me l’avait demandée pour l’envoyer à un monsieur à Leeds. J’appris plus tard que Harris lui avait également cédé son flacon pour l’envoyer au même destinataire.

Un léger relent d’oignon ne nous quitta plus, à dater de notre départ de Prague. George l’a remarqué lui-même. Il l’attribuait à l’emploi exagéré de la ciboulette dans la cuisine européenne.

C’est à Prague que Harris et moi eûmes l’occasion de témoigner à George toute notre amitié. Nous avions remarqué qu’il commençait à avoir pour la bière de Pilsen un amour immodéré. Cette bière allemande est une boisson traîtresse, spécialement par temps chaud. Elle ne vous monte pas à la tête, mais elle vous épaissit vite la taille. En arrivant en Allemagne, je me tiens toujours le discours suivant : « Allons ! je ne boirai pas de bière