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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/218

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chiens comme vous n’en avez jamais vu jusque là ; que vous ne prendriez pas pour des chiens, s’ils ne se mettaient à aboyer. Tout cela est si neuf, si captivant ! George s’arrêta devant un chien à Sigmaringen et attira notre attention sur lui. Il nous sembla le produit hétérogène d’une morue et d’un caniche, et, ma foi, je n’oserais pas affirmer qu’il n’était pas, en effet, issu du croisement d’une morue et d’un caniche. Harris essaya de le photographier, mais le chiens se hissa le long d’une palissade et disparut dans quelque haie.

J’ignore les intentions de l’éleveur allemand ; il les cache pour le moment. George prétend qu’il vise à produire un griffon. On est tenté de défendre cette théorie : j’ai observé un ou deux cas de quasi réussite en ce genre. Et cependant je ne peux pas m’empêcher de croire que ce ne furent que de simples accidents. L’Allemand est pratique : quel intérêt aurait-il à réaliser un griffon ? Si on n’est poussé que par le désir d’avoir une bête originale, n’a-t-on pas déjà le basset ? Que faut-il de plus ? Au surplus, le griffon serait très incommode dans une maison : chacun, à chaque instant, lui marcherait sur la queue. À mon idée, les Allemands tentent de produire une sirène, qu’ils dresseraient à la pêche.

Car nos Allemands n’encouragent jamais la paresse chez aucun être vivant : ils aiment voir leurs chiens travailler, et le chien allemand aime le travail. Il ne peut y avoir aucun doute à ce