Aller au contenu

Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/23

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gérai que, vu cette circonstance, nous pourrions partir. Il me parut irrité de mon insistance.

— Si vous étiez un peu plus au courant des choses de la mer, monsieur, vous verriez par vous-même que c’est impossible. Le vent souffle droit de la mer.

— Capitaine Goyles, pouvez-vous me dire quel est l’objet que j’ai loué ? Est-ce un yacht, ou une maison flottante ? Je demande par là si on peut mettre l’Espiègle en mouvement, ou s’il est condamné à l’immobilité, auquel cas, vous me le diriez franchement : nous décorerions le pont de caisses garnies de lierre, nous ajouterions quelques plantes fleuries, nous installerions une marquise, — ce serait un lieu fort agréable. Si, au contraire, on pouvait mettre l’objet en mouvement…

— En mouvement ? interrompit le capitaine. Il faudrait pour cela avoir le bon vent.

— Mais quel est le bon vent ?

Le capitaine Goyles sembla embarrassé. Je continuai :

— Au courant de la semaine nous avons eu vent du nord, vent du sud, vent de l’est et vent de l’ouest, avec des variations. Je n’attendrais encore que si vous pouviez me désigner une cinquième direction sur la boussole. Sinon, à moins que l’ancre n’ait pris racine, nous la lèverons aujourd’hui même, et nous verrons ce qui arrivera.

Il comprit que j’étais décidé.

— Très bien, monsieur, jeta-t-il, vous êtes le