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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/295

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tiative ; on ne vous blâme pas, si vous ne savez pas vous conduire vous-même ; c’est le rôle du sergent de ville allemand de s’occuper de vous et de vous conduire. À supposer même que vous soyez un idiot fieffé, votre stupidité ne constituerait pas une excuse pour lui, s’il vous arrivait quelque désagrément. Quel que soit l’endroit où vous soyez et quoi que vous fassiez, vous êtes toujours sous sa protection et il prend soin de vous, — il prend bien soin de vous ; on ne saurait le nier.

Si vous vous perdez, il vous retrouve ; si vous perdez un objet vous appartenant, il vous le retrouve. Si vous ne savez pas ce que vous voulez, il vous le dit. Si vous désirez quelque chose d’utile, il vous le procure. On n’a pas besoin de notaire en Allemagne. Si vous voulez acheter ou vendre une maison ou un champ, l’État se charge de servir d’intermédiaire. Si on vous a roulé, l’État se constitue votre défenseur. L’État vous marie, vous assure ; pour un peu il se ferait même votre partenaire aux jeux de hasard.

Le gouvernement allemand dit au citoyen allemand :

— Arrangez-vous pour naître, nous ferons le reste. Que vous soyez chez vous ou dehors, que vous soyez malade ou en bonne santé, qu’il s’agisse de vos plaisirs ou de votre travail, nous vous montrerons le bon chemin et veillerons à ce que vous le suiviez. Ne vous inquiétez de rien.

Et effectivement l’Allemand ne s’inquiète de