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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/53

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— Possible, pour qui pédalait vêtu simplement de ses os ; mais je le sais, car je l’ai essayée moi-même, c’était une sensation atroce pour qui est habillé de chair. Chaque fois qu’on passait sur une pierre ou dans une ornière, cette selle vous picotait ; autant s’asseoir sur une langouste en colère. Vous vous en êtes servi pendant tout un mois !

— Je ne trouvais que juste de lui faire subir une épreuve loyale.

— Vous avez, en même temps, soumis votre famille à une dure épreuve. Votre femme m’a avoué que jamais depuis son entrée en ménage elle ne vous avait connu de si mauvaise humeur, si mauvais chrétien. Et puis vous vous rappelez bien cette autre selle, qui était à ressort ?

— Vous voulez parler de la « Spirale ».

— Je veux parler de celle qui vous projetait en l’air comme un diable dont on ouvre la boîte : il vous arrivait de retomber à la bonne place, mais quelquefois à côté. Je ne parle pas de tout cela pour évoquer de mauvais souvenirs, mais je veux vous faire comprendre que c’est folie à votre âge de vous livrer à de nouvelles expériences.

— Je voudrais bien, protesta-t-il, que vous ne revinssiez pas tout le temps sur mon âge. Un homme de trente-quatre ans !

— Un homme de combien ?

Il dit :

— Si vous n’en voulez pas, n’en achetez pas. Mais si votre machine s’emballe dans une descente