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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/55

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— Ne faites pas cela, récriminai-je, vous allez l’abîmer.

Je ne voyais en effet pas pourquoi il l’aurait secouée, elle ne lui avait rien fait. Et si vraiment, elle avait besoin d’être secouée, c’était à moi de le faire. Lui aurais-je laissé battre mon chien ?


Il dit :

— Cette roue d’avant joue.

— Pas si vous ne la secouez pas.

Elle ne bougeait vraiment pas ou pas au point qu’on pût appeler cela jouer. Il décréta alors :

— Ceci est dangereux. Avez-vous un tournevis ?

J’aurais dû être énergique, mais j’ai cru qu’il s’y entendait véritablement. J’allai à la boîte à outils voir ce que je trouverais. Quand je revins, il était assis par terre, la roue d’avant entre les jambes. Il jouait avec, la faisait tourner entre ses doigts. Le reste de la machine était sur le gravier, à côté de lui.

— Il est arrivé quelque chose à votre roue d’avant.

— Ça en a tout l’air, n’est-ce pas ? répondis-je. Mais c’était un de ces hommes qui ne comprennent pas l’ironie.

— Il me semble que la direction est faussée.

— Ne vous faites pas de bile à ce sujet, vous allez vous fatiguer. Remettons la roue en place et partons.