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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/81

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vouloir se servir comme d’un bâton au croquet ; par contre je déteste avoir à courir pour attraper mon train. À un quart de lieue de la gare, je rejoignis George et Harris qui eux aussi couraient.

Pendant que nous trottions côte à côte, Harris par saccades m’informa de la raison de leur retard. C’était le nouveau fourneau de cuisine qui en était la cause. On l’avait allumé pour la première fois ce matin-là et, sans qu’on sût encore comment, il avait projeté en l’air les rognons et sérieusement brisé la cuisinière.

— J’espère, ajouta-t-il, qu’ils auront le temps de s’habituer l’un à l’autre pendant mon absence.

Il s’en fallut d’un cheveu que nous rations le train, et tandis que nous étions assis dans la voiture, encore haletants, et que je passais en revue les événements de la matinée, l’image de mon oncle Podger surgit dans ma mémoire, et je vis se dérouler les phases mouvementées de son départ d’Ealing Common par Morgate Street (train de 9 heures 13), tel qu’il s’effectuait 250 fois par an.


Il y avait huit minutes à pied de la maison de mon oncle Podger à la station. Mon oncle ne se lassait pas de recommander :

— Mettez un quart d’heure et prenez votre temps.

Mais ce qu’il faisait, c’était de ne partir que cinq minutes avant l’heure et de courir. J’en ignore le motif, telle était pourtant la coutume dans ce fau-