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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/83

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imposant au repos, mais dont le teint devenait cramoisi au moindre effort.

Mon oncle, ainsi que les autres, écrivait de temps en temps à l’Ealing Press pour se plaindre de l’indolence de la police locale. À ces communications l’éditeur ajoutait des commentaires spirituels où il dénonçait le Déclin de la Courtoisie dans les Classes Inférieures de la Société, spécialement parmi celles des Banlieues de l’Ouest. Mais cela ne produisait aucun effet.

Ce n’était pas que mon oncle ne se levât assez tôt ; les ennuis surgissaient au dernier moment. Il commençait après le déjeuner par perdre son journal. Nous étions toujours prévenus, quand l’oncle Podger avait perdu quelque chose, par l’expression d’étonnement indigné avec laquelle il avait coutume de dévisager chacun. Il n’arrivait jamais à mon oncle Podger de se dire :

— Je suis un vieux négligent, j’égare tout ; je ne sais jamais où je mets mes affaires. Je suis tout à fait incapable de les retrouver moi-même. Je dois être, quant à cela, un sujet de trouble pour mon entourage. Il faut que j’essaie de me corriger.

Au contraire ! Il s’était convaincu par des raisonnements singuliers que quand il avait égaré quelque chose, c’était la faute de tous dans la maison, sauf la sienne.

— Je l’avais à la main il n’y a qu’une minute ! s’exclamait-il.

Vous auriez cru, à l’entendre, qu’il vivait entouré